Vous prendrez bien une once de chick lit' ?
Sex and the city, de Candace Bushnell
Comment j'en ai entendu parler ?
Le challenge "Chick Litt For Men" chez Monsieur Calepin, challenge dont voici l'emblème :
De quoi ça parle ?
Les vicissitudes d'un certain nombre de cadres aisés New-Yorkais, à la fin des années 90, surtout des femmes en fait, qui ont quasiment toutes réussi leur vie professionnelle. Pour ce qui est de la vie sentimentale en revanche... c'est tout le problème.
Mon opinion :
Un livre qui cite Edith Wharton et Truman Capote dès la première page peut-il être mauvais ? C'est la réflexion qui m'est venue quand j'ai commencé la lecture de ce que je pensais être le précurseur de la chick lit'. Ensuite les choses se sont un peu gâtées.
Le style très particulier désarçonne beaucoup au début : vous lisez une succession d'anecdotes sur des personnages qui forment un kaléidoscope et dont vous renoncez rapidement à vous souvenir des prénoms vu qu'ils ne font apparemment que passer. En effet, ces chroniques ont été écrites pour un journal et le lien entre elles est ténu. Certaines sont narrées à la première personne, d'autres à la troisième. Elles ont malgré tout le même thème : les pérégrinations amoureuses et sexuelles de cadres New-Yorkais. On pourrait se dire qu'on va peut-être bien rigoler à leur lecture. Mais que nenni, c'est très vite de l'incrédulité face à tant de vacuité qui fait surface.
Et puis bizarrement, vers la page 100, un personnage principal se dessine, votre intérêt est ferré, et l'incrédulité peut se transformer en pitié. C'est étrange d'ailleurs, vous être toujours en dehors de ces histoires, mais vous ressentez des choses pour ces personnages aussi perdus que des mouches qui se cognent aux vitres, avec leur manie de remplir le vide de leur existence amoureuse par des plans cul, de l'alcool et de la drogue à tout va.
Et au bout de 300 pages, toutes ces histoires décrites en pointillés se terminent, parfois plutôt bien, parfois de manière saugrenue.
Et vous, à ce moment-là, vous n'avez absolument pas l'impression d'avoir lu un roman de gare, de la sous-littérature comme pouvait vous le faire craindre la réputation sulfureuse du genre et la couverture des plus flashys de l'ouvrage.
Donc pour moi une excellente surprise, après un départ laborieux qui aurait pu me rebuter. Comme quoi il faut persévérer dans la vie. Enfin ce n'est pas non plus de la grande littérature, mais c'est une satire plutôt trash de ce petit microcosme. Je ne pense pas que j'irais jusqu'à tenter la série ou le film, dont je crois on a retiré les allusions aux drogues dures qui parsèment le roman...
Bon donc, c'est ça de la chick lit'? J'ai quand même l'impression d'avoir tapé le haut du panier non ?